Alfons Jean Ferdinand Marie Verwilghen

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Alfons Jean Ferdinand Marie Verwilghen
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Famille

Alphonse Jean Ferdinand Marie Verwilghen, né à Sint-Niklaas, en Flandre-Orientale, le 28 novembre 1862 et mort le 7 mars 1933, est un homme politique belge, avocat et directeur de la banque de Waas à St-Niklaas, président de la Ligue démocratique belge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Alphonse (Alfons en néerlandais), est le fils de Stanislas Jean François Verwilghen, et le petit fils de Pierre-Antoine Verwilghen.


Il épouse le 20 mai 1890 Mathilde Catharina van den Broeck (1868-1942). Ils ont 10 enfants dont un décède peu après la naissance, deux autres fils décèdent pendant la première guerre mondiale au front de l’Yser, et un quatrième enfant décédé en 1923[1].

Armes de Alphone Verwilghen
Armes de Alphonse Verwilghen

Le 15 janvier 1931 Alphonse est anobli par le roi Albert Ier qui lui octroie concession de noblesse héréditaire avec titre de baron transmissible par ordre de primogéniture masculine. Armes : "d'azur, à la croix d'or, chargée de cinq abeilles de sable, et cantonnée de quatre dextrochères armés d'argent, tenant une épée du même, garnie d'or"[2],[3].

Études[modifier | modifier le code]

Il fait ses études au petit séminaire à Sint-Niklaas. C’est à partir de 1881 qu’il rejoint l’Université catholique de Louvain. Il sera membre de la commission de la Société générale[4]. Il est diplômé en tant que docteur en droit et devient avocat au Barreau de Termonde[5].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Fonction Nom de l'instance Dates
Membre actif Confrérie van het Allerheiligste Sacrement, Sint-Niklaas (1695-) à partir de 1881
Président Belgische Volksbond / Ligue Démocratique Belge (1891-120) 1917-1920
Principal Confrérie van het Allerheiligste Sacrement, Sint-Niklaas (1695-) 1917-1933
Président Waasche Volksbank (1873-) Inconnues
Administrateur Spaarbank der Christijke Werklieden / Banque d'Epargne des Ouvriers Chrétiens (1925-1935)' Inconnues

[5]

En 1900, il est président du Conseil général de la Guilde des métiers de Neringen Sint-Niklaas.

En 1904, il est le premier président du Sint-Jozefsverbond Sint-Niklaas.

De 1917 à 1920, il est président de la Ligue démocratique belge.

En 1919, il est membre de conseil de surveillance de la coopérative centrale Gildenhuis Sint-Niklaas.

En 1920, il est délégué à l’Association électorale catholique de Sint-Niklaas. Président de la Fédération des Assurances Nationales Chrétiennes. Conseiller provincial et représentant de la province de Flandre orientale.

En 1931, il est délégué au bureau principal de l’Association électorale catholique[5].

La Ligue démocratique belge[modifier | modifier le code]

En 1917, Alphonse Verwilghen, préside la Ligue démocratique belge. Il succède à Arthur Verhaegen. Le 2 février 1891, la Ligue démocratique belge est fondée à Louvain. Elle aura pour objectif la coordination de l’organisation pour la gilde des métiers.

Alphonse Verwilghen préside la Ligue durant 3 ans : son mandat est donc très bref. En effet, il entre en fonction en 1917 alors que la Ligue disparaît en 1920 dû à la guerre mondiale. Il en est donc le dernier président, après en avoir été le secrétaire. Bien que son mandat ait été plus court que celui de ses prédécesseurs, il montra une détermination sans relâche dans sa volonté de sauver la Ligue.

En effet, le 21 janvier 1913, une délégation spéciale composée de Marbille, de Ponthière, Verwilghen, Senel et Jaminé va réussir à convaincre Verhaegen d’assumer encore la présidence de la Ligue jusqu’au Congrès de 1914. C’est alors, qu’avec le décès de Verhagen, le 5 septembre 1917, qu’Alphonse Verwilghen et Cyrille Van Overbergh essaient de maintenir le mouvement en place[6].

N’importe quelle association, pourvu qu’elle adhère au slogan « religion, propriété et famille » constituait le fondement même du programme social de la Ligue. C’est alors qu’à partir de 1900, le profil de la Ligue se recentre autour intérêts des ouvriers. La Ligue est quant à elle dissoute en novembre 1920, pour céder la place à la Ligue Démocratique Chrétienne de Belgique, que la LNTC remplacera par la suite[7].

Représentant de la province de Flandre[modifier | modifier le code]

Alphonse Verwilghen, devient député permanent de la Flandre. Il obtient également le statut de conseiller provincial et représentant de la province de Flandre orientale.

Il prend notamment des décisions au sein du conseil. En 1922, au conseil provincial de Flandre orientale, la subvention de l'Œuvre nationale pour la protection de l'enfance s'est avérée chaque année un sujet sensible. C’est alors que sur les conseils du catholique Alfons Verwilghen, une politique d'austérité sera menée et dont le conseil provincial adoptera en raison de la situation financière précaire après la Première Guerre mondiale. Il réduira ainsi le budget d'un demi-million[8]. Il est à noter qu’il fut un des députés les plus importants de l’entre-deux-guerres.

Activités diverses[modifier | modifier le code]

Il est chef de clan « hoofdman », dans la confrérie « van het Allerheiligste Sacrament» de 1917 à 1933[5]. Cette association a pour but de promouvoir la dévotion au Saint-Sacrement. Celle-ci comprend 30 hommes maximum.

Il est également directeur de la banque de Waas à St Niklaas[9], il succéda donc à son père. Il a été avant cela trésorier dans la société générale des étudiants[10].

Alfons était aussi avocat, mais il s’est montré présent dans d’autres domaines. Il était membre du “Derde Orde”, membre de la congrégation de “Onze-Lieve-Vrouw”, ainsi que président d’un groupement de travailleurs nommé “het Gildenhuis” - la maison dorée. Il était officier dans l’ordre de Léopold, et président d’une fraternité du sacrement H ou encore membre du comité paroissial de “Onze-Lieve-Vrouw" de Bijstand[11].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Verwilghen, se situe en tant que politicien catholique. Il était très actif dans le parti catholique dont il faisait partie. Il est à noter, qu’à ce moment-là, la question de l’isolation du territoire nord-est de la Flandre orientale est à l’ordre du jour. Cette isolation serait alors compensée d'un tunnel sous l'Escaut et d'un canal reliant Burcht au canal Gand-Terneuzen. Pour des raisons pragmatiques, seul le canal sera finalement réalisé et ce dans une version minimaliste telle que prônée par Ferdinand Van de Wattyne. Verwilghen se plie à cette idée par crainte de ne rien avoir du tout. C'est le législatif qui décide et non le conseil provincial dont il fait partie. Il tente tout de même de s’opposer aux négociations avec le gouvernement, sauf qu’il ne sera pas suivi car les libéraux et socialistes seront en majorité. En 1931 il quitte alors le conseil provincial[12].

Concernant l’enseignement, Verwilghen qui prônait avant la guerre, la position dominante de l’enseignement catholique, a compris qu’il fallait faire des compromis à la suite de la victoire des socialistes en 1921. Il devient alors le défendeur de la "schoolvrede” (la paix entre les enseignements). Il défend la coexistence des deux systèmes ; l’enseignement catholique et l’enseignement officiel[13].

Verwilghen était pour un enseignement primaire et technique obligatoire et a mis les moyens financiers dans l’enseignement technique, ce qui le rapprochait du socialisme. Toutefois, les libéraux trouvaient qu’il gaspillait l’argent qui profitait surtout à l’enseignement libre. Verwilghen justifie sa vision de l’enseignement technique par le fait que ça apporte beaucoup à la classe ouvrière et produit dorénavant des ouvriers qualifiés. Il a d’ailleurs pour objectif de financer davantage l’enseignement, et plus précisément l'enseignement de l’industrie textile. Le savoir servira finalement l’économie et la prospection des gens. En effet, dès 1904, il s’opposera à la politique libérale et de non-intervention mais également à plusieurs reprises aux propositions sociales progressistes ainsi qu’à la réduction du temps de travail. Selon lui, pas le moindre usage n’a été rapporté d‘une possible exploitation des travailleurs en 1904[14].

Verwilghen était flamand. Il apportait donc son support aux festivités flamandes et au cours en néerlandais à l’université de Louvain mais il rejetait catégoriquement le « Nationalisme Flamand ». À partir de 1925, il devra non seulement se défendre contre des nationalistes flamands isolés mais également au sein de sa propre partie, ou des nationalistes pro-flamants catholiques qui sont dirigés par Paul Van Steenberge. Les deux hommes n’ont pas la même vision. Premièrement, Verwilghen, pragmatique, était pour un bilinguisme en Flandre et ne voulait pas débattre de cette question purement politique au sein du conseil provincial, contrairement à Van Steenberge. Deuxièmement, il craignait que si la Belgique venait à disparaître, la Flandre se perdrait, la Wallonie serait annexée à la France et la Colonie du Congo serrait aussi perdue. Cette discussion annonce la fin de carrière pour Verwilghen[14].

En 1929, à la suite des élections, le parti catholique n'a plus la majorité absolue pour la première fois depuis 1860. Il déclare ne pas vouloir dévier de sa ligne politique afin de maintenir l’unité nationale. Dans la pratique, il restait le dirigeant même si ce n‘était pas le cas sur le papier. Il refuse tout compromis avec la vision nationaliste flamand de Paul Van Verwilghen va ensuite demander sa démission en 1929 malgré les tentatives de Thuysbaert de l’en dissuader[15].

Au départ, le socialiste De Block ne voulait pas qu’il ait un temps de réflexion. Il va par conséquent passer le dossier de l’électricité et de l’Escaut dont il était chargé à Van de Wattyne - deux dossiers mis en débat quand il les avait à sa charge[14].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ann Van Gastel, « Signalement van: De fonteinen van de Oranjeberg: Politiek-institutionele geschiedenis van de provincie Oost-Vlaanderen van 1830 tot nu. Deel 3: ‘Met gezag bekleed’: Biografieën van negentiende–eeuwse beleidsmakers / Tony Vlacke, Jasmien Van Daele, Nico... », WT. Tijdschrift over de geschiedenis van de Vlaamse beweging, vol. 60, no 1,‎ , p. 59 (ISSN 0774-532X, DOI 10.21825/wt.v60i1.12872, lire en ligne, consulté le )
  2. Annuaire de la noblesse de Belgique, 1946-1950, p. 190-191
  3. Etat présent de la noblesse du Royaume de Belgique, , p. 247-251
  4. Université catholique de Louvain, 1834-1884. Programme du cortège historique organisé à l’occasion du cinquantième anniversaire de la restauration de l’Université catholique, Louvain, imprimerie catholique de Charles PEETERS, , p. 43
  5. a b c et d « ODIS », sur www.odis.be (consulté le )
  6. GERARD E., WYNANTS P.,, Histoire du mouvement ouvrier et chrétien en Belgique, Leuven, University Press, , p. 62-64
  7. International Association on Unemployment, Statuts de l'Association internationale et des sections nationales: membres du bureau, du Comité international et de la Direction des sections nationales, University of Minnesota, , p. 13
  8. (nl) LEHOUCQ N., De fonteinen van de Oranjeberg. Politiek-institutionele geschiedenis van de provincie Oost-Vlanderen van 1830 tot nu, Gent, Academia Press, , p. 283.
  9. (nl) Van Lerberghe, « Baron Alphonse Jean Ferdinand Marie VERWILGHEN (1862-1933) » Van Lerberghe genealogy » Genealogie Online », sur Genealogie Online (consulté le )
  10. Université catholique de Louvain, 1834-1884. Programme du cortège historique organisé à l’occasion du cinquantième anniversaire de la restauration de l’Université catholique, Louvain, imprimerie catholique de Charles PEETERS, , p. 44
  11. (nl) « België - Kennisgeving (Overlijdens) | 1800 », sur Geneanet (consulté le )
  12. (nl) T. VALCKE, J. VAN DAELE, N. WOUTERS, De fonteinen van de Oranjeberg. Politiek-institutionele geschiedenis van de provincie Oost- Vlanderen van 1830 tot nu, Gand, Academis Press, (lire en ligne), p. 566 à 580
  13. (nl) T. VALCKE, J. VAN DAELE, N. WOUTERS, De fonteinen van de Oranjeberg. Politiek-institutionele geschiedenis van de provincie Oost- Vlanderen van 1830 tot nu, Gent, Academia Press, , p. 566- 580.
  14. a b et c (nl) T. VALCKE, J. VAN DAELE, N. WOUTERS, De fonteinen van de Oranjeberg. Politiek-institutionele geschiedenis van de provincie Oost- Vlanderen van 1830 tot nu, Gent, Academia Press, , p. 127
  15. (nl) N. LEHOUCQ, Politiek-institutionele geschiedenis van de provincie Oost-Vlanderen van 1830 tot nu, Gent, Academia Press, , p. 127